
Conférences
La SÉG propose chaque année un cycle de conférences sur des sujets égyptologiques d'actualité, présentées par des égyptologues internationaux renommés.
Les conférences ont lieu à 19h15, à l’exception des séminaires qui se donnent le matin.
Archives des anciennes conférences
Conférences à venir
Saison 2025-2026
Mercredi 24 Sept. 2025, 19h15
Nadine CHERPION (Université catholique de Louvain)

À la recherche d’un langage perdu : l’étrange représentation de nourrice de la tombe de Ken-Amon (TT 93)
La tombe de Ken-Amon, haut-fonctionnaire de l’époque d’Amenhotep II, est peu connue du grand public, car elle n’est pas ouverte à la visite. C’est un monument exceptionnel à de nombreux points de vue : par les dimensions, par l’usage qui est fait du vernis dans la tombe, par l’utilisation d’un fond jaune, par la somptuosité des cadeaux de Nouvel an que Ken-Amon offre à son souverain, mais surtout et avant tout par la qualité et l’originalité du décor. L’un des éléments de ce décor, la représentation de la mère de Ken-Amon, nourrice du prince héritier, servira de prétexte pour aborder la question du langage des images dans l’art égyptien. Chaque aspect du tableau sera « déchiffré » pour tenter, en finale, d’en dégager le sens général.
UNIGE, Bâtiment des Philosophes, salle Phil 201
Mercredi 15 Oct. 2025, 19h15
Frédéric COLIN (Université de Strasbourg)

Les momies se déplacent plus proprement que les squelettes. Une démonstration dans la vallée de l’Assassif (Louxor)
Les corps inhumés en pleine terre sans traitement de momification se décomposent rapidement, en particulier sous nos latitudes. Lorsque la gestion des cimetières le demande, les déplacements de squelettes décomposés engendrent des perturbations dans leur intégrité anatomique, ce dont la constitution d’ossuaires est l’expression la plus organisée. En revanche, lorsque les corps sont momifiés, comme dans les milieux élitaires à certaines périodes de l’Égypte ancienne, les familles et les professionnels de la mort peuvent les déplacer en les préservant largement. Cette propriété permet d’observer des pratiques d’inhumation secondaire auparavant méconnues, notamment à l’occasion des fouilles de l’Ifao et de l’Université de Strasbourg dans la vallée de l’Assassif (2018-2024), sous la chaussée reliant la plaine alluviale au temple de Thoutmosis III, à Deir el-Bahari.
UNIGE, Bâtiment des Philosophes, salle Phil 211
Jeudi 16 Oct. 2025, 10h-13h
Frédéric COLIN (Université de Strasbourg)

Du « vieux libyque » aux portraits d’oasiens proto-amazighs dans le Sahara égyptien. Une question à la croisée de l’archéologie, de la linguistique, de l’iconologie et de la théorie des graphes.
Les premiers témoignages de langues libyco-berbères se détectent dans des textes hiéroglyphiques et hiératiques depuis le xive siècle avant notre ère (sous la XVIIIe dynastie), via des ethnonymes, des anthroponymes et des titres de fonction. J’ai proposé voici trente ans de nommer « vieux libyque » cet ensemble linguistique connu seulement par des indices indirects, en référence à l’écriture et aux langues « libyques » mieux connues à des périodes plus récentes de l’Antiquité. Les tentatives d’identifier des traces du vieux libyque plus haut dans la chronologie de l’Égypte ancienne n’ont pour l’instant pas fourni de résultat réellement convaincant, non plus que les propositions comparatistes d’interprétation sémantique de termes isolés – qui pour convaincre demandent d’être déjà convaincu avant l’analyse de leur berbérité.
Depuis une trentaine d’années, une série de découvertes archéologiques et épigraphiques invite à situer dans le Sahara égyptien, du 7e au 5e siècle avant notre ère, un missing link permettant de relier les « Libyens » que les égyptologues identifient à partir du Nouvel Empire aux Λίβυες des auteurs grecs de l’Antiquité classique. Cette équation, couplée à la démographie linguistique actuelle et à l’interprétation d’un passage d’Hérodote, justifie également de ranger le vieux libyque dans la famille de langues tamazight (langues berbères) et de considérer les « Libyens » égyptologiques comme des proto-amazighs.
UNIGE, Espace Colladon (2 rue Jean-Daniel-Colladon)
En collaboration avec l'unité d'égyptologie de l'Université de Genève
Mercredi 19 Nov. 2025, 19h15
Ingo STRAUCH (Université de Lausanne)

The Buddha in Egypt – Indian Communities in Roman Berenike
Recent archaeological discoveries have unveiled artefacts that may significantly alter our understanding of the presence and activities of Indians in Roman Egypt. While it has long been established that trade with India was a vital component of the Roman Empire’s eastern commercial network, excavations at Berenike, an ancient port on the Red Sea, have uncovered objects that offer new insights into the Indian participants in this trade. Notably, these include a marble statue of the Buddha and a Buddhist donative inscription Buddhist donative inscription dated to the regnal years of Emperor Philip the Arab. This presentation will showcase these new findings and examine their implications in the context of earlier research on Indian-Roman trade relations.
UNIGE, Bâtiment des Philosophes, salle Phil 211
Mercredi 17 Déc. 2025, 19h15
Aurore CIAVATTI (IFAO)

Au cœur de la Grande Pyramide : l'exploration des "chambres de décharge".
En 2024, une équipe a mené un nouvel examen des chambres construites au-dessus de la Chambre du roi, à l’aide de l’imagerie 3D. Découvertes en 1837, ces pièces aveugles construites en granite et calcaire renferment des marques de construction inscrites par les ouvriers de Chéops. Pour la première fois, une étude exhaustive documente ces indices précieux, mettant en lumière l’organisation logistique et la chronologie du chantier de la Grande Pyramide.


