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Anciennes conférences

Andreas DORN

MISR: Mission Siptah - Ramses X, Bâle

Le campement des ouvriers de la Tombe dans la Vallée des Rois (Nouvel Empire, env. 1150 av. J.-C.)

27.11.2009

La découverte d’un ensemble de huttes d’ouvriers dans la Vallée des Rois a été réalisée par le projet MISR: « Mission Siptah – Ramses X. » de l’Université de Bâle (Suisse) au cours de l’exploration des alentours de l’entrée de la tombe de Ramsès X (KV 18) de 1998 à 2005. L’importance du campement au temps de Ramsès IV donne une nouvelle vision de la Vallée des Rois : le paysage n’est plus seulement marqué par les falaises et les pentes rocheuses où s’ouvrait l’entrée des tombes, ni par les déblais d’excavation entassés en différents endroits ; il comprend également un ensemble de huttes agglutinées les unes aux autres, qui couvrait une surface considérable. La Vallée des Rois n’était pas uniquement un endroit sacré, un lieu isolé renfermant la sépulture des rois du Nouvel Empire, mais aussi un chantier permanent servant en même temps de domicile temporaire aux ouvriers. Les huttes n’étaient pas seulement de simples « cabanes de chantier », mais aussi des demeures modestes aux ouvriers qui y vivaient pendant leur semaine de travail de neuf jours (le dixième jour étant leur jour de congé). Un chevet retrouvé in situ dans l’une des huttes fait bien ressortir le fait que celles-ci étaient utilisées comme lieu de repos. Les objets provenant des huttes nous donnent de nouvelles informations sur les différentes sphères de la vie sur le chantier et de la vie quotidienne des ouvriers de Deir el-Medine : la nourriture sur le site, l’éducation des élèves en dessin et en écriture, l’administration du travail et les pratiques religieuses. Les stèles par exemple sont l’expression de la piété personnelle des ouvriers. Elles témoignent du besoin d’entrer en contact direct avec une divinité choisie, objet d’une piété particulière. Le contexte des trouvailles et surtout l’absence d’inscriptions dédicatoires sur ces stèles montrent clairement qu’il ne s’agit pas d’objets votifs, qui auraient été plus tard consacrés en offrande dans un sanctuaire, mais d’objets de possession privée, qui faisaient partie de l’inventaire d’une pièce d’habitation. De plus, les différentes stèles avec les noms des adorateurs mises au jour sur le site permettent d’identifier certains des occupants de ces huttes, ce qui jusqu’à présent était uniquement possible à Deir el-Medine même. 

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